Grèce

« Les propositions de l’Eurogroupe sont de la folie. Cela va au-delà de la sévérité, vers l’envie de vengeance, la destruction totale de la souveraineté nationale et aucun espoir de soulagement. On peut supposer que c’est conçu pour être une proposition que la Grèce ne peut pas accepter, mais, même ainsi, c’est une trahison grotesque de tout ce que le projet européen était censé représenter ». C’est ainsi que le prix Nobel d’économie Paul Krugman a résumé sur son blog les propositions de l’Eurogroupe devenues un accord conclu dans la nuit du 12 au 13 juillet entre la Grèce et les autres gouvernements de la zone euro.

   la suite sur http://alternatifs-paris-sud.org/spip.php?article355

Pour mieux comprendre, lire le texte complet de l’accord signé par Tsipras et entériné par le parlement grec, avec les commentaires de Yanis Varoufakis, ex-ministre des finances (en gras) sur http://www.huffingtonpost.fr/2015/07/15/grece-varoufakis_n_7802250.html?utm_hp_ref=france

ou encore le discours de Zoé Konstantopoulou, présidente du parlement grec le 13 juillet devant le parlement : Zoe.K-discours-13jul2015

La fin des quotas laitiers : VACHE D’EUROPE !

La suppression définitive le 1er avril 2015 des quotas laitiers est cohérente avec la politique agricole néolibérale conduite en Europe. Les dogmes de l’autorégulation par les marchés et de la concurrence mondialisée vont, une fois de plus, produire des effets désastreux :

  • cuves de laitIntensification de flux d’échanges destructeurs pour l’environnement (importation des intrants, notamment pour l’alimentation du bétail en Europe, exportations massives de produits agricoles paralysant toute politique de souveraineté alimentaire au bénéfice des populations et des paysanneries des pays en développement)
  • mise des éleveurs sous la pression des fluctuations des cours du lait et sous la coupe de l’industrie laitière.

En effet, les groupes laitiers des grands pays producteurs, entres autre l’Allemagne ou le Danemark, ont essentiellement pour objectif d’exporter massivement dans les pays en développement où la demande de produits laitiers se développe . C’est également le cas des groupes laitiers dominants en France.

La destruction des régulations du marché, donc de la politique des quotas, vise à donner encore plus de pouvoir aux groupes agroalimentaires et accélérer la disparition des exploitations agricoles petites et moyennes. Elle conduit aussi au développement d’usines à lait (la ferme des 1000 vaches, et maintenant 2000!) . Elle conduit également à une importation renforcée de céréales et de soja. Ceci pour une production à bas coût, au détriment de la qualité, dans des conditions d’élevage sans aucun respect du bien être animal.

La crise d’autres filières d’élevage devrait pourtant alerter sur les impasses écologiques, sociales d’un tel modèle.

La résistance à ce modèle destructeur repose sur des nouvelles formes de solidarités entre producteurs et consommateurs permettant le développement de circuits courts, rémunérant correctement les paysans, et favorisant une production de qualité . Les collectivités territoriales doivent appuyer ces démarches solidaires, qui vont du développement des AMAP à la création de magasins ou marchés paysans, et le maintien d’une politique d’installation à l’échelle des bassins.

Plus globalement, aux côtés du syndicalisme paysan progressiste (*) doit se développer une mobilisation de toute la société pour réclamer le retour à la politique de maîtrise de la production, condition indispensable pour obtenir des prix réguliers et rémunérateurs, et favoriser la qualité des produits.