Amnesty International interdit de parole publique par la Mairie de Montpellier.

Communiqué de presse

Le groupe de Montpellier du Mouvement pour une Alternative Non-violente (MAN Montpellier), avec la Campagne BDS France Montpellier et le soutien de nombreuses organisations, organise le 12 mai une rencontre autour du rapport d’Amnesty International « L’Apartheid israélien envers le peuple palestinien; Un système cruel de domination et un crime contre l’humanité ».
Le rapport sera présenté par Jean-Claude Samouiller, vice-président d’Amnesty International France.
Pour cette rencontre, le MAN a fait une demande d’utilisation d’une salle municipale (Salon du Belvédaire – Corum). Cette demande a été dans un premier temps acceptée, et nous avons signé la convention, et commencé à communiquer pour cette soirée.
Or, le 2 mai, nous avons reçu un courrier daté du 29 avril nous informant de la résiliation de la convention d’utilisation de la salle ! Le motif évoqué est le suivant:
« 

D’après les éléments en notre possession, il s’avère que le bénéficiaire réel de cette convention d’occupation ne serait pas le MAN mais un collectif d’associations qui n’apparait pas dans la demande effectuée.
Par ailleurs, l’utilisation projetée ne correspondrait pas au motif apparaissant dans le formulaire de demande.
« 

Ces considérations sont bien évidemment complètement fausses !

  • Le MAN, est bien le responsable qui a signé et « bénéficiaire » de la convention; ses militant-e-s seront présent-e-s, nous accueillerons les intervenants qui ont accepté de venir, nous participerons au débat.
  • Le sujet « présentation du rapport d’Amnesty International » est bien évidemment celui que nous avons inscrit dans le formulaire de demande !

Le soutien au peuple palestinien est une des causes majeures défendues par le MAN historiquement. Laisser croire que nous utiliserions cette cause pour autre chose, comme la mairie le fait pour dénoncer la convention, est méprisant.

Nous savons que la Mairie n’a bien sûr aucun des « éléments en sa possession » qui validerait son refus pour les motifs avancés. En revanche il est probable que le sujet de la conférence ne lui convienne pas. Dans ce cas, c’est de la censure politique. Un rapport qui parle d’un système d’apartheid concernant l’état israélien n’est certainement pas confortable pour la municipalité actuelle. Il aurait été beaucoup plus clair de donner directement le motif réel.

De fait, il devient impossible à Montpellier d’exposer la moindre critique envers L’État d’Israël, bien que ce dernier ne respecte pas le droit international, ni les Droits de l’Homme, et c’est ce que met en lumière le rapport d’Amnesty International.

Le MAN Montpellier proteste énergiquement contre ce qu’il considère comme une atteinte à sa liberté d’expression. En ce sens, notre avocat a déposé auprès du Tribunal Administratif un référé-liberté pour faire valoir nos droits, et que cesse cette censure politique de la Municipalité de Montpellier. Nous appelons tous les élus démocrates et sensibles à la cause des peuples opprimés à nous soutenir dans cette démarche.

MAN Montpellier, le 4 mai 2022