Mort.e.s aux frontières de l’Europe

de MIGREUROP Observatoire des frontières (http://www.migreurop.org/article3027.html)

Le 6 février 2014, au moins 14 personnes ont trouvé la mort, à quelques dizaines de mètres de la plage du Tarajal, sous les tirs de balles en caoutchouc et de gaz lacrymogène de la Guardia civil espagnole qui tentait de les empêcher de rejoindre l’enclave de Ceuta.

Le 9 février 2020, un bateau avec 91 personnes à bord, a fait naufrage au large de la Libye, malgré l’alerte lancée dans la nuit par WatchTheMed AlarmPhone, ignorée par les soi-disant garde-côtes libyens, et sans qu’aucun secours n’ait été porté à cette embarcation en détresse dont les passagers et passagères ont disparu en mer sans laisser traces.

 

À l’initiative d’AlarmPhone, nous commémorerons ces disparitions, ainsi que toutes celles dont nous n’avons pas connaissance, les 6 et 9 et 13 février prochains, pour ne pas oublier ces damné∙e∙s de la mer, et pour dénoncer une fois encore la responsabilité de l’Union européenne (UE), de ses États-membres et de ses partenaires dans cette politique délibérée aux conséquences macabres.

Selon l’organisation internationales des migrations (OIM), depuis 2014, plus de 20 000 personnes ont disparu ou perdu la vie sur les routes migratoires, dont la moitié en Méditerranée. Depuis les années 90, ce nombre s’élève à plus de 50 000 personnes.

Ces derniers mois, l’agence européenne de garde-côtes et de garde-frontières (Frontex) est accusée d’avoir eu connaissance ou de s’être rendue complice de refoulements illégaux de personnes exilées en mer Égée et en Hongrie.

 

Pour la première fois depuis sa création, des enquêtes officielles ont enfin été ouvertes après des années de dénonciation de la part des défenseurs∙ses des droits humains. Le comité des droits de l’Homme des Nations unies vient de confirmer pour sa part la responsabilité du gouvernement italien dans le naufrage du 11 octobre 2013, ayant causé la mort d’au moins 268 personnes, dont 60 enfants, pour avoir retardé les secours. Après une enquête menée par le journaliste italien Fabrizio Gatti, un procès contre les responsables des salles d’opérations de la marine militaire et des garde-côtes italiens s’est ouvert en 2019 en Italie.

 

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