Les raisons de notre opposition au nucléaire civil et militaire!

 télécharger  A et A Savoie 73 03 10 2021

– Le nucléaire est dangereux pour le vivant

Dès ses premiers pas, le nucléaire inquiète la population autant qu’elle l’attire par ses effets spectaculaires par exemple avec les cosmétiques à base de radium ou les paratonnerres (radium et américium) ou encore de produits « vitalisants » qui devinrent alors très populaires. Pourtant les effets délétères de la radioactivité sur les organismes vivants furent rapidement identifiés par des biologistes, puis par des médecins, des physiciens et des chimistes dont la santé fut directement affectée par la manipulation de radioéléments. En 1926, le généticien Hermann Joseph Müller mit en évidence les effets génétiques de la radioactivité et démontra que les radiations ionisantes induisent des altérations du génome.

Il alerta ensuite le public sur les risques de cancer et d’effets génétiques héréditaires liés à l’exposition aux radiations. La réponse à ces problèmes fut la création en 1928 d’une «Commission Internationale de Protection contre les rayons X et le Radium » qui minimise encore de nos jours les effets notamment ceux des faibles doses (voir la CRIIRAD). La mesure de la radioactivité est le becquerel qui équivaut à une désintégration atomique par seconde. Elle est adaptée aux faibles concentrations exprimées en Bq/kg, Bq/m2, Bq/m3. Pour les êtres vivants la dose d’irradiation se mesure en Joule/Kg = Sievert (Sv). On parle du débit de dose par unité de temps exprimé en Sv/s, Sv/h, Sv/an.

– Le nucléaire n’est pas compatible avec la démocratie.

On l’a vu à Malville, à Bure et dans toutes les luttes contre les installations nucléaires. Pour l’imposer les dirigeants appliquent la politique du secret, de la surveillance, du pillage des ressources, du mensonge, de la violence et de la désinformation des peuples.

Exemple : Le tout électrique nucléaire en 1974

Sous la pression des lobbies sidérurgistes et des conseils de la commission PEON (Production d’électricité d’origine nucléaire). le gouvernement Messmer lance le tout nucléaire. On y trouve :
— des membres représentant l’administration (Plan, délégation à l’Énergie), le CEA (Giraud, etc.), l’EDF (Boiteux, etc.).

—  des membres nommés : 7 représentants de l’administration (EDF, CEA, 2 représentants des Finances, etc.),
—  10 représentants du secteur industriel : les PDG de Creusot-Loire, CGE, Péchiney, CEM, Alstom, Empain Schneider, Babcock,… toutes entreprises directement intéressées au développement du programme électronucléaire. Pas le moindre parlementaire, pas le moindre contestataire. Giscard confie à Framatome, sous licence Westinghouse la totalité du programme nucléaire. (6 réacteurs de 900Mwe en 74 et 7 en 75) EDF est maître d’œuvre et assurera l’exploitation.

– Le nucléaire s’inscrit dans un projet productiviste

En 1974 l’objectif du gouvernement en politique énergétique c’est « doubler tous les dix ans la consommation de chaque français ».
Les raisons du capitalisme : Les choix de la politiques néolibérale de l’Europe, sous la pression des lobbies industriels, notamment de la métallurgie à la recherche d’un nouveau souffle (les équipements chimiques et pétrochimiques sont terminés), ont permis un redéploiement de l’outil de production.

De 1974 à 2020 la production de l’énergie primaire est passée de 44 Mtep en 1973 (dont 9 % de nucléaire) à 134 Mtep en 2019 (dont 77 % de nucléaire) Elle a donc triplé.

La consommation primaire de la France, corrigée des variations climatiques, s’élève à 249 Mtep en 2019. Elle peut se décomposer comme la somme de consommation finale (155 Mtep) dont non énergétique 13 Mtep (pétrole), dont énergétique 142 Mtep, des pertes 94 Mtep, dont les trois quarts sont dues aux pertes de chaleur nucléaire lors de la transformation en électricité (effet de serre)…/…

– Le nucléaire renforce la domination militaire et économique des Etats nucléarisés contre les peuples.

C’est pourquoi la contribution des connaissances scientifiques fut rapidement orientée vers des applications militaires et civiles de l’énergie nucléaire. Pour cela il a fallu maitriser le cycle de l’uranium depuis son extraction jusqu’à la gestion des déchets radioactifs. Le lien entre nucléaires civil et militaire est évident : les éléments radioactifs à destination des armes nucléaires comme le plutonium sont produits dans les réacteurs nucléaires dits civils.

Face à cette situation que faire ?

C’est à la société dans son ensemble de dire ce qu’elle veut, à l’issue d’un processus démocratique.

Poursuivre avec le nucléaire civil et militaire c’est :

Prendre le risque de la catastrophe avec ses conséquences :
–Le règne des faibles doses
–L’obligation faite par les Etats de vivre dans des zones contaminées en élevant les doses admissibles (Biélorussie, Japon, CODIRPA (1)).
–A terme, des morts, des maladies, des malformations, des territoires qui ne pourront pas être décontaminés : un génocide.

– Un immense gâchis écologique et économique

  • 430 milliards d’euros. Tel serait le coût total d’un accident nucléaire majeur similaire à celui de
    Fukushima (Japon) en France, selon une étude réalisée par l’Institut national de radioprotection et de
    sûreté nucléaire (IRSN).

AU BUGEY ET PARTOUT
ARRET IMMEDIAT DU
NUCLEAIRE CIVIL
ET MILITAIRE


  • (1) CODIRPA : Comité Directeur pour la gestion de la phase Post Accidentelle d’un accident nucléaire ou d’une situation d’urgence radiologique.


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