Pour la levée de l’état d’urgence – Chambéry, 12 décembre 2015

Après les assassinats de masse commis à Paris le 13 novembre, François Hollande et Manuel Valls ont décidé « l’état d’urgence », présenté par les sommets de l’Etat comme la réponse à la terreur, à la peur et au désarroi répandus dans le pays, comme la mesure adaptée « pour combattre les terroristes » et « protéger les Français ». A leur demande, les 19 et 20 novembre, l’Assemblée nationale puis le Sénat ont à la quasi-unanimité voté la prolongation de l’état d’urgence et aggravé les dispositions liberticides de la loi de 1955 datant de la guerre d’Algérie. L’état d’urgence a l’avantage pour le gouvernement d’étouffer les urgences comme le réchauffement climatique, la montée du chômage et la casse du code du travail.

AVEC L’ÉTAT D’URGENCE, CE SONT, EN RÉALITÉ, LES LIBERTÉS DE TOUS QUI SE TROUVENT DANGEREUSEMENT RESTREINTES ET MENACÉES. AUX USA, CHACUN SAIT MAINTENANT QUE LE PATRIOT ACT N’A RIEN RÉSOLU !

  • Tout individu peut être suspecté en fonction « de son comportement».
  • « L’assignation à résidence » — l’interdiction d’aller et venir, de se déplacer librement — ne « doit pas viser uniquement les activités dangereuses avérées», mais aussi « les menaces fondées sur des présomptions sérieuses ».
  • Les « perquisitions administratives » deviennent la règle et relèvent de la décision des préfets, représentants directs du gouvernement, en dehors de tout cadre judiciaire.
  • Il n’y a plus de contrôle des juges sur l’action de la police.
  • La mise sous contrôle d’Internet permet au ministre de l’Intérieur de «prendre toute mesure pour assurer l’interruption de tout service de communication en ligne».

Menace contre les libertés individuelles, l’état d’urgence aboutit à un renforcement considérable du caractère autoritaire de la Ve République. Les rassemblements commerciaux, sportifs et culturels sont encouragés ; les manifestations syndicales, environnementales et politiques sont interdites.

MAIS CE SONT AUSSI LES MOYENS D’ACTION, D’ORGANISATION, D’EXPRESSION, SUR LE TERRAIN SOCIAL ET POLITIQUE – QUI CONCERNENT SYNDICATS, PARTIS, ASSOCIATIONS – QUI SONT REMIS EN QUESTION.

 Ainsi :
  • Le pouvoir se réserve le droit d’interdire tout rassemblement sur la voie publique, ou toute manifestation pour « raison de sécurité ».
  • La loi prévoit la possibilité de « dissoudre les associations ou groupements de fait qui participent, facilitent ou incitent à la commission d’actes portant une atteinte grave à l’ordre public ».
  • Les notions introduites dans la loi — « comportement », « trouble à l’ordre public », « raison de sécurité », « atteintes graves à l’ordre public » — permettent les interprétations les plus abusives et présentent le risque de mettre en cause très largement tout le monde.

L’état d’urgence fait peser un danger sérieux sur nos libertés démocratiques, individuelles, sociales et politiques.

C’est pourquoi une manifestation s’est tenue à Chambéry, à l’Eléphant, le 12 décembre 2015.  (Le Tract Et ses signataires)

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