Régionales : Alternatives et Autogestion 68 participe à la liste « Non à l’ACAL, oui à nos régions »

Pour les élections régionales, Alternatives et Autogestion 68 a décidé de participer et de soutenir la liste « Non à l’Acal, oui à nos régions » présentée par Unser Land, le Parti Lorrain, le Parti Mosellan et l’Alliance Ecologique Indépendante.

Certaines et certains d’entre vous seront peut-être surpris de nous voir soutenir cette liste régionaliste. Voici quelques explications.

Lorsque le gouvernement a fait voter cet été par son Parlement-croupion la fusion de l’Alsace, la Lorraine et la Champagne-Ardenne dans une « méga-région Est », nous avons été nombreux à considérer ce nouveau périmètre comme absurde et anti-démocratique. Passons sur la méthode, qui n’a pas pris la peine de consulter les premiers intéressés, pour nous intéresser au fond : une nouvelle forme de centralisme, coûteux et inefficace, une nouvelle couche dans le mille-feuilles institutionnel français.

Comment faire dialoguer ensemble les habitants de Reims, tournés vers Paris et ceux de Mulhouse, tournés vers Bâle, Belfort ou Freiburg-en Brisgau ? Comment associer des populations à la culture et à l’histoire si différentes ? Pour nous, la démocratie est l’art de décider ensemble dans l’intérêt de tous, elle doit se vivre au plus près des territoires. Avec l’ACAL, nous sommes devant un nouveau machin technocratique qui va (encore) éloigner les citoyens de la vie publique.

Nous avons donc décidé de participer à un rassemblement de partis régionalistes ou écologistes qui contestent cette méga-région imposée unilatéralement par Paris. C’est la seule liste à dire un « Non » ferme à ce territoire incohérent et à promettre sa remise en cause.

Qui sont ces partis encore peu connus du grand public ? Unser Land et le Parti Lorrain adhèrent à « Régions et Peuples Solidaires », une fédération de partis autonomistes progressistes, dont les sensibilités vont du centrisme au socialisme démocratique avec une forte sensibilité écologiste (le parti des Mosellans a fait une demande d’adhésion). A&A se retrouve pleinement dans la charte de RPS que vous pourrez consulter ici : http://www.r-p-s.info/La-charte-R-PS

En Alsace, Unser Land est notre partenaire principal. Ne nous le cachons pas, c’est sans doute le plus centriste des adhérents de RPS. Certains de ses militants sont même issus de la droite alsacienne. D’autres se réclament clairement de la gauche. Unser Land est un parti neuf, un parti composite, c’est justement pour cette raison que nous souhaitons dialoguer constructivement avec ses militants et sympathisants pour faire avancer le débat politique et lutter efficacement contre le Front National mais… en ne cachant pas nos différences.

Il n’y a là aucune compromission, mais le choix de sortir un peu de son cercle pour discuter avec des gens dont certaines positions peuvent nous séparer. Mais redisons-le encore une fois, Unser Land n’a rien à voir avec « Alsace-d’abord », ce n’est pas un parti identitaire à tendance xénophobe, c’est un parti régionaliste, écologiste, démocratique, attaché à la culture alsacienne mais ouvert sur le monde.

Pour nous, l’autonomie (un mot qui nous dérange quelque peu), c’est l’autogestion régionale, la démocratisation des décisions publiques, au plus près des citoyens et de leur vie quotidienne.

En d’autres termes cela ne veut pas dire repli sur soi. Au contraire, elle permet ouverture et échanges, avec un point de vue situé sur le monde (et non celui désincarné de l’Etat ou du Marché). L’autonomie des régions, en particulier budgétaire et fiscale, doit être accompagnée d’un système de péréquation pour compenser les inégalités territoriales.

C’ est un levier pour une écologie en acte : transition énergétique, développement des circuits courts, mise en valeur soutenable des richesses naturelles locale (bois, agriculture, géothermie). C’est aussi la prévention en matière de santé et d’alimentation, le soutien à l’économie solidaire, le retour à une souveraineté financière en lançant des monnaies locales, en réorientant l’épargne locale et en développant des banques régionales d’investissement.

Plutôt qu’un nouveau type de centralisme au sein de méga-régions technocratisées, plutôt que de devenir des administrés d’un territoire sans identité culturelle et historique ni cohérence géographique, nous voulons prendre directement en main notre propre destin. Nous voulons retrouver le chemin de la croissance du bien-être, quitte à délaisser un peu la croissance du PIB et celle du chiffre d’affaire, nous voulons retrouver le goût de faire société en conjuguant nos particularismes avec l’esprit d’invention !

Plutôt que se résigner, nous voulons construire une autre société avec nos partenaires de la liste « Non à l’ACAL, oui à nos régions », avec Régions et Peuples Solidaires et au-delà avec tous ceux qui refusent le racisme, l’égoïsme et le conservatisme.

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