Manifeste de membres et sympathisants en soutien des associations d’aide aux migrants (cliquer ici pour soutenir)
Un candidat à la Présidence de la République, qui, à tout propos et surtout hors de propos, se réfère à l’histoire de France, a récemment déclaré que les associations d’aide aux migrants doivent être traitées «comme des ennemis».
Cette diatribe laisse entendre à ceux qui la soutiennent que le mal-être de notre pays, qu’il soit économique, social ou moral, serait la faute exclusive de concitoyens malveillants ou d’étrangers venus corrompre leur culture. Elle est reprise et partagée, aujourd’hui, par les populistes du monde entier.
Ces propos n’ont entraîné aucune réaction, aucune réponse, alors même qu’ils ciblent expressément et de manière particulièrement agressive des membres et sympathisants d’associations d’aide aux migrants qui s’emploient, au quotidien, à faire que celui qui n’a rien, ni même le droit de se déplacer, trouvera toujours des associations qui l’aideront à retrouver un tant soit peu de dignité.
Il est essentiel de déclarer, d’abord, que ces propos nous renforcent dans la conviction de la justesse de notre engagement auprès de tous les exilés, qu’ils soient réfugiés, demandeurs d’asile, sans-papier, qui fuient au péril de leur vie une situation insoutenable.
Il faut rappeler, ensuite, que cet engagement nous le devons précisément à l’inspiration des principes et des valeurs que notre pays a promulgués et défendus lors des plus belles pages de son histoire, comme le programme du Conseil National de la Résistance du 15 mars 1944, qui réaffirmait la liberté d’association et le respect de la personne humaine.
Ces valeurs de solidarité, nous les portons aujourd’hui pour aider les migrants depuis la frontière Italienne jusqu’aux bourbiers de Calais, dans un pays où malheureusement des mesures et déclarations au plus haut niveau de l’État ont contribué à faire des exilés les boucs émissaires. Ces mêmes exilés qui, après un périple au péril de leur vie, se retrouvent sur le sol de ce pays, la France, dans des situations trop souvent inhumaines, en butte à l’hostilité de l’administration.
Nous, membres et sympathisants des associations d’aide aux migrants, réaffirmons ici que la voix portée par nos associations est un contrepoint légitime et humaniste à cette politique d’exclusion. Et que celles et ceux qui œuvrent à ce que l’autre, l’étranger, le réfugié, le demandeur d’asile, le sans papier, soit considéré comme un être humain, qui a des droits, œuvrent aussi à la survie de ce principe de solidarité qui fait partie de notre patrimoine commun, placé au cœur des valeurs de notre pays.
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