LGV LYON TURIN ET COP 21

Voici plus de 20 ans que le projet du Lyon Turin ferroviaire a été lancé ! Où en est-on aujourd’hui et en quoi ce projet est-il utile pour les habitants, l’environnement, le climat et les finances publiques?

Aujourd’hui les promoteurs du Lyon Turin se focalisent sur le lancement de la phase de réalisation de la section transfrontalière (tunnel de base) de la future liaison ferroviaire Lyon Turin. Cet été ils criaient victoire lorsqu’enfin la descenderie de la Maddalena côté italien, a atteint le niveau de l’hypothétique tunnel de base bi-tube de 57km de long. Rappelons que l’objectif serait de transporter sur la ligne nouvelle 40 millions de tonnes de marchandises par an alors que la ligne actuelle dont la capacité a été portée à 15MT atteint péniblement 3MT.

Un projet pharaonique, anti-écologique, inutile :

  • 50% de camions en plus sur les routes (22 à33Mt/an)
  • 150% de marchandises en plus à travers les Alpes du nord (30,2 à 74,7Mt/an).
  • 210 km de voies nouvelles dont 150km de tunnels
  • 59 ouvrages d’art courant – 6 viaducs – 8 tunnels 
  • de 1,3 Millions /an à 4M/an de voyageurs à l’international
  • 50 millions de m3 de déblais
  • 1500 ha de zones naturelles ( humides, Natura 2000 -) et agricoles détruites
  •  26Mds euros d’investissement total dont 9 Mds pour la section transfrontalière.

A l’approche de la COP 21, les discours sur le changement climatique se multiplient sans s’attaquer aux causes : la recherche du profit maximum et les exigences productivistes de l’économie capitaliste avec le juste à temps, les délocalisations des productions, provoquent le dumping social, la concurrence entre les peuples. La multiplication des déplacements et la concentration des moyens de production génèrent pollutions et déséquilibres climatiques.  Le Lyon Turin en serait un instrument nuisible pour l’avenir.  

Répression, conflits d’intérêts, déficit démocratique

L’obstination des décideurs du tout nouveau TELT, (Tunnel Euralpin Lyon Turin), des Etats et collectivités locales sous la pression du lobby des Industries Ferroviaires et du BTP, entraîne  de nombreuses irrégularités, conflits d’intérêts, comportements mafieux, dans la conduite de ce dossier. De part et d’autre de la frontière la violence policière est employée contre les opposants “No Tav” comme réponse à l’exigence démocratique des habitants.

Nous opposons à ce modèle, la recherche de la satisfaction des besoins en terme de déplacements quotidiens : doublement des voies uniques, cadancement, fréquence, régularité plutôt que vitesse et zones désertées. Plus globalement nous militons pour la fin du productivisme, pour un développement soutenable, pour une démocratie directe, et la justice sociale.

Régis Moulard

voir notre article sur la marche franco-italienne du mois de Juillet 2015

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