Manipulations et irresponsabilités à propos des « évènements » du 13 mai à Rennes

Un témoignage personnel depuis Rennes publié sur le site https://blogs.mediapart.fr/philippe-blanchet/blog

« Si l’on en croit presque tous les médias et les discours politiques, la ville de Rennes a été le soir du vendredi 13 mai la proie d’une horde de centaines de brutes qui ont totalement dévasté le centre ville par plaisir pendant la nuit. J’habite dans le centre historique de Rennes et j’étais aux premières loges. Ce que j’ai vu est bien différent.  (lire la suite)

Dès le lendemain matin, les commentaires ont été bon train, du préfet à la maire en passant par le gouvernement : on a dénoncé « des casseurs qui n’ont pour seul but que de casser », et même des « spécialistes de guérilla urbaine ». Ce 14 mai, les forces de polices auraient empêché, parce que tout aussi « potentiellement dangereuse », une manifestation du coup interdite. Il faut dire qu’elle avait pour mot d’ordre « Stop aux violences policières », violences dont les preuves sont accablantes sur le net et qui, à Rennes, avaient déjà fait l’une des plus graves victimes (un étudiant a perdu un œil).

Le 13 mai vu du centre de Rennes

Vers 21h, un groupe de quelques dizaines de personnes a essayé d’entrer à nouveau dans la salle de la cité, près de la place Ste Anne, que la mairie leur avait prêtée une semaine plus tôt comme lieu de débats et dont elle les avait fait chasser par une intervention aussi inattendue qu’impressionnante du GIGN le matin même. Comme toujours à Rennes, les forces de police étaient beaucoup plus nombreuses que les manifestants et un hélicoptère bleu marine survolait le centre. Vers 22h, pour les chasser, la police a fait son habituel usage massif de grenades et a gazé tout le quartier (comme s’il n’y avait pas d’autres moyens) : les gaz ont pénétré dans les immeubles par les fenêtres ouvertes (il faisait bon) et les aérations. J’ai moi-même fait aussitôt une grosse crise d’asthme, nous avions les yeux qui piquaient, des amis italiens qui étaient chez moi sont partis avec la crainte de ne pas pouvoir rejoindre leur hôtel.

Vers 23h, un groupe bruyant d’une quarantaine de personnes est arrivé à l’angle de ma rue et de la place Ste Anne, où se trouve une banque. Je les voyais depuis chez moi. Deux personnes (j’ai bien dit deux) ont arraché les protections en bois sur les vitrines et cassé les vitres à coup de barres de fer. Les autres les regardaient. Certains ont essayé en vain d’enflammer les poubelles trouvées devant la banque et déplacées au milieu de la rue. A aucun moment la police, qui était juste avant place Ste Anne à quelques dizaines de mètres, n’est intervenue. L’hélicoptère s’était apparemment éclipsé. Les pompiers sont arrivés vers 23h30 pour éteindre en une seconde un bout de bois en feu dans le caniveau. Les vidéos d’autres faits similaires (place Hoche, place du Parlement, place de la Mairie…), diffusées sur le net, montrent les mêmes scènes avec aussi peu de gens. Aucune agression contre des personnes (d’ailleurs les gens continuaient à se promener et les petits restau rapides à servir leurs clients). Aucune intrusion dans des locaux ni aucun vol n’ont été rapportés. Juste des vitres cassées. Et puis le calme est totalement revenu, dès avant minuit.

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